La Plume d\'Ys

La Plume d\'Ys

Le livre : un objet à la fois culturel et commercial

Le livre :

un « objet » culturel

mais aussi commercial

en pleine mutation

 

 


 

 

 

Le livre est d'une nature hybride : il est vecteur artistique et canal d'expression d'idées mais pour être produit, distribué et lu, il devient un produit commercial, fabriqué par des industriels et vendu par des  sociétés à vocation commerciale. L'auteur ne peut plus actuellement ignorer les différents systèmes et processus sous-jacents à l'économie du livre. Même s'il ne rêvait que de gloire, il faudrait néanmoins qu'il s'inquiète de la diffusion de son œuvre pour au moins être lu ! Avec Internet et la dématérialisation de l'objet livre, certains ont pu croire que l'on pourrait obtenir la gloire par ce nouveau moyen de diffusion télescopant le système de l'édition classique. S'il est vrai que l'on peut toucher un public via la Toile, le succès tel qu'on le conçoit aujourd'hui, est rarement au rendez-vous. Le livre est un produit particulier, il ne se télécharge pas comme une chansonnette nécessitant seulement deux à trois minutes d'écoute. Et s'il est toujours possible que cela arrive, dans l'ensemble, un tel phénomène resterait marginal.

 

Le livre a subi de profondes mutations en tant qu'objet c'est-à-dire support d'écrit. Depuis l'invention de l'imprimerie, c'est sans doute au XXe siècle que s'opère une révolution technique : le livre peut se dématérialiser. En fait tout document écrit se dématérialise de la même façon. Livres et documents deviennent virtuels grâce aux fichiers informatiques, aux techniques de numérisation permettant la mise en ligne des livres anciens ou autres (je pense aux bibliothèques virtuelles, notamment).

 

Avec l'émergence du livre « virtuel », il est devenu logique de se poser la question de l'avenir du livre "support papier" et les plus audacieux ont cru pouvoir annoncer la fin du vélin tandis que nous nous promènerions tous désormais avec un « e-book » électronique dans notre sac ou en effleurant un écran tactile pour « tourner les pages ». Si l'avènement de l'e-book n'est pas remis en question, nous nous sommes aperçus bien vite que le livre papier avait encore de beaux jours devant lui et qu'en fait, loin de se faire concurrence, le livre virtuel et le livre objet se complémentaient. Et pour ma part, je pense que les deux vont coexister longtemps, ce qui par ailleurs me ravit, étant donné que je les apprécie autant l'un que l'autre.

 

Cette mutation n'a pas eu que des incidences uniquement ciblées sur le livre lui-même. Elle a considérablement influencée l'économie du livre, ce que l'on appelle également « la chaîne du livre », c'est-à-dire les différentes étapes de vie d'un livre depuis le moment où il est créé jusqu'à sa diffusion (commercialisation).

 

De fait, le créateur originel, l'écrivain que l'on nomme de plus en plus « auteur », entérine également cette métamorphose : il est obligé de s'adapter, déjà parce que la lecture sur écran renvoie aux mêmes processus cognitifs que ceux de la lecture d'image. Or ce processus de lecture sur écran est foncièrement différent de celui mis en oeuvre par notre cerveau quand il s'agit d'une lecture "traditionnelle" de gauche à droite sur une feuille de papier. Il est alors légitime de se poser la question, en tant qu'auteur, de l'adaptation de son écriture à ce nouveau support virtuel. D'autre part, toutes les possibilités textuelles que nous apporte le Net quant à l'interactivité de nos textes sur pages web,  nous interpellent. Jusqu'à présent  peu exploitées à mon goût par les auteurs littéraires, ces possibilités textuelles demanderaient à être étudiées, analysées et surtout utilisées de façon plus approfondie.

 

Enfin, l'auteur doit aussi s'adapter à toutes les étapes modifiées de la chaîne du livre car l'évolution de cette fonction d'écrivant implique de plus en plus le créateur, non plus seulement au début de l'acte (la production de son écrit) mais encore tout au long de l'évolution de son oeuvfre, de sa mise en page, de sa correction, de sa promotion jusqu'au "service après-vente" dans une nécessaire élaboration d'une relation auteur-lecteur (auteur-conférencier, auteur-animateur d'atelier, auteur en signature, interviews, débats, auteur en salon, réponse éventuelle aux correspondances des lecteurs, etc.)

 

Ys

 

La Plume d'Ys - Sylvie Parthenay

Article sous licence Creative Common by-nc-nd (voir :  "Droit d'utilisation")

 

 

Progression proposée :

Voir l'article « La chaîne du livre : notions indispensables »

 

 

 



07/03/2008
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