Editorial de la Saint valentin 2011
La Plume d'Ys
vous souhaite
une merveilleuse
Saint Valentin !
Cette année, la Plume d'Ys revient au symbole de la rose rouge, message explicite de la déclaration d'amour, de la fusion des coeurs avec un léger soupçon de sensualité : les pétales soyeux et doux au toucher, la flamme dansante d'une passion brûlante, rougeoyante comme les braises. Les métaphores sont belles, la souplesse du corps ondulant félin, la suggestion des prunelles attentives accaparées par l'objet de son ultime désir...
Beaucoup d'entre vous diront que la Saint Valentin n'est plus qu'une fête commerciale. Je suis d'accord pour l'idée mais il y a autre chose cependant. Si je tiens à fêter la Saint Valentin, c'est qu'elle est, sans doute, un des derniers bastions ou remparts d'une certaine vision de l'amour qui reste ici, et malgré tout, sentimentale.
Cette vision qui ne devrait être que cela, s'autorise bien sûr à quelques clins d'oeil à notre sensualité, notre vie amoureuse dans son intimité.
Rouge sang, le coeur fait aussi si mal parfois...
La fête de la Saint Valentin peut être aussi une manière de déclarer sa flamme pour la première fois. Elle est la reconnaissance de l'autre pour ce qui nous émeut le plus en lui ou en elle. De fait, elle est extrêmement valorisante pour l'être aimé, et l'occasion un peu trop commode je le concède, de se rappeler les bonnes manières et les petites attentions qui devraient pourtant aller de soi, naturellement et journellement.
Cette année pas de chocolat, juse la quintessence des sentiments...
Je pourrais l'exprimer autrement : la fête de la Saint Valentin, serait encore une fête où le sentiment a de l'importance. Curieusement, même les publicitaires hésitent à dégrader cette image avec leur fâcheuse habitude de mettre du cul partout, de l'allusion au coït, à la copulation.. Vous trouvez que je parle cru ? Il suffit seulement de regarder les clips de musique où tout doit être "sexy" parait-il..
La rose et les tourments de l'âme ou du coeur ?
Moi, je n'y vois que de la vulgarité, des femmes (ce sont toujours elles, malheureusement, qui véhiculent l'image irrespecteuse et inadmissible du "beau sexe" qui n'a plus rien de beau à vrai dire dans ce genre de contexte) habillées comme des putes, avec des poses de chiennes en chaleur. Ajoutez, en packaging, des allusions grosses comme des maisons : le pack de lait qui tombe par terre dans un supermarché, pendant que la chanteuse couine sa petite rengaine en tortillant son cul devant un mâle qu'elle allume et aguiche sans détour. Ce dernier a priori est effectivement extraordinaire car il semblerait qu'il arrive à se mouvoir en ayant oublié son cerveau aux chiots (vous savez ces chiots publics où vous avez des petites annonces sympathiques gravées sur les murs...). En général l'un des protagonistes ou les deux, se lèchent les lèvres de façon explicite...
Fêtons la Saint Valentin... malgré tout.
Au paroxysme d'une musique si pauvre en amplitude de gammes (c'est pour cela que le format mp3 suffit pour écouter ça, car ça nivelle les sons par le haut et par le bas) la boutelle de lait finit par se répandre sur le sol. Quelle niveau de finesse d'analyse accorde-t-on alors au public, hein.... Quelle ô combien subtile métaphore pour une (grosse !) éjaculation de spermatozoïdes glorieux, sans doute en rapport avec la grosseur de la bite du monsieur qui a oublié son cerveau aux chiots et qui fait se tortiller du cul, se pâmer la bonasse devant lui qui couine un truc en anglais "I looove yooouu" "Me tooo" etc.
Pourtant, ce clip-là est dans les premières places de tous les tops des majors pour vous faire dépenser du fric à leur profit. Le bon peuple est aussi responsable. Je sais bien que le bon peuple a beaucoup de circonstances atténuantes en ce qui concerne la culture (sortez les flingues), mais là, faut quand même pas exagérer.
Garder la flamme du sentiment d'amour, peine perdue ?
J'exagère ? Depuis que la télévision numérique couvre à peu près la globalité de la France, que voit-on le soir, en vertu (quel jeu de mot...) de Saint Audimat (l'audimat, c'est le bon peuple, hein) ? Je ne parle même pas des chaînes avec abonnement où là on sait à quoi s'en tenir... Mais je vous parle de RTL9, Paris Première, du bouquet de programmes captable par tous. Des films "érotiques" "interdits" au moins de seize ans. Quelle pollution vidéographique..
Au petit matin, les corps légèrement perlés de sueur ont célébré l'amour...
Encore que je ne sois pas si défenderesse de la pruderie. Ce n'est pas cela le fond du problème. Quand on fait l'amour, on fait ce que l'on peut, avec imagination ou simplicité, avec tendresse ou ferveur, peu importe les "moyens", car il s'agit de faire plaisir à celui ou celle qu'on aime. Mais ce n'est pas une compétition sexuelle où chacun doit impérativement orgasmer toutes les cinq minutes...
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose... (Pierre de Ronsard)
Une invitation voilée et subtile aux plaisirs des sens.
Le fond du problème c'est la vision relationnelle entre deux êtres, une "éjaculation" pour le moins précoce des sentiments, un incapacité à tenir longtemps une communication avec son partenaire. On est juste pour là pour la baise.
Encore une fois, le fond du problème c'est la place que l'être humain se choisit dans notre époque : même l'acte le plus intime avec l'autre, ne renvoie désormais qu'à son propre plaisir.
L'autre devient sextoy.
Que reste-t-il de nos amours...
Alors, cette pauvre fête de la Saint Valentin dans tout ça ?
Bah, quand il n'y a plus d'espoir, il y a encore la Plume d'Ys (hé hé !). Au fond de nous, la Plume d'Ys en reste persuadée, nous sommes encore capables des plus beaux sentiments. Mais savons-nous encore les exprimer ? Avons-nous si peur de nos émois authentiques pour se cacher délibérément derrière des fantasmes éculés (je fais fort dans les jeux de mots, hein !) devenus banals tant ils sont resservis au nez du spectateurs, du lecteur (la littérature érotique, là encore, combien cache-t-elle d'auteurs nullissimes, en panne d'inspiration mais qui, par le genre même, seront à peu près sûrs d'avoir quelques lecteurs par l'intermédiaire de titres prometteurs de tout sauf de talents...), de l'auditeur.
Au fond de nous, nous savons tous aimer
Au véritable miroir de nos sentiments...
La Plume d'Ys espère vous avoir donné un peu de matière à réfléchir si vous avez la chance de fêter une Valentine ou un Valentin. C'est peut-être un moment privilégié pour s'interroger sur la valeur de ses propres sentiments. Vous arriverez peut-être aussi à la même conclusion que la Plume : au final, l'important quand on aime et bien, c'est d'aimer...
A ceux qui sont seuls, j'offre toutes mes roses en stock. Il ne sera pas dit, qu'ici, à la Plume d'Ys, quelqu'un n'ait pas eu son petit bouquet de Valentin.
Il y en a pour tous les goûts...
Pour ceux qui sont coincés au bureau, boulot, et qui voudraient envoyer une petite pensée à l'élu (e) de son coeur, vous pouvez copier une des roses de cet éditorial (cliquer droit sur l'image, option : enregistrer sous) en attendant, bien sûr, que vous puissiez faire plus, ce soir ou dans la semaine.
La traditionnelle boule de neige de la Plume
toujours très kitsch...
Enfin, mon ami Garfield se joint à moi pour souhaiter à tous une belle et heureuse Saint Valentin.
Votre Plume d'Ys
La Plume d'Ys - Sylvie Parthenay -
Article sous licence Creative Commons by-nc-nd (voir : "Droit d'utilisation")
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