Editorial de décembre 2010
EDITORIAL DE DECEMBRE 2010
D'après une oeuvre de Makoto Muramatsu
L'hiver est arrivé bien vite cette année et, comme l'année dernière d'ailleurs, il se fait froid et l'air vif. Je rassure les habitués de la Plume d'Ys : ce n'est pas pour autant que j'ai été ensevelie sous la neige ou transformée en cube de glace. Le ralentissement de mon activité n'est pas dû au temps météo mais plutôt au temps qui passe et à des préoccupations purement matérielles et techniques. Je vous passe les péripéties qui n'intéresseront personne, mais un (nouvel !) ordinateur (malheureusement de configuration d'entrée de gamme) plus loin et quelques Mo en plus chez l'hébergeur me permettent enfin de continuer mon travail patient qui essaie d'enrichir à chaque fois un peu plus les savoirs et les passions de l'écrit (à mon humble niveau bien sûr).
De fait, je n'ose même plus avouer que je suis définitivement en retard dans mes objectifs. A ce stade, je ne ferai pas l'affront à mes lecteurs habituels de les prendre pour des oies sauvages... Bon, pas de mea culpa pour autant, la pauvre Plume fait bien ce qu'elle peut et non pas ce qu'elle voudrait. Et si d'aucun veut un peu me plaindre, il peut, tellement je suis vouée à une vie chaotique pour le moins, depuis quelques années déjà.
aglagla...
Bref, nous ne retiendrons qu'une chose pour aujourd'hui, c'est qu'il ne fait pas un temps à mettre un auteur dehors et que neige et thermomètre en baisse nous incitent tous à rester bien au chaud devant notre écran d'ordinateur, faisant contre mauvaise fortune bon coeur en profitant des heures qui s'égrenent à essayer de faire quelque chose de bien de cette passion bizarre, celle d'écrire.
Car la chose ne cesse de me surprendre. D'un côté, la culture semble bannie de partout, à la télévision d'abord, dans la vie de tous les jours, et nous nous plaignons que nos chères têtes blondes soient aussi vides que des canettes de bière un samedi soir de beuverie... D'un autre côté, les Français ne cessent de vouer une passion sans limite aux mots, les enfants lisent quoiqu'on en dise (1 enfant sur 4 lirait tous les jours, c'est en fait plutôt à l'adolescence que le processus se ralentit, pour reprendre ensuite vers 23-25 ans.). Et surtout, de plus en plus écrivent, pas seulement par l'envie d'écrire un livre, mais ils écrivent sur leurs blogs, en sms, sur leurs journaux intimes.. Bien sûr, la qualité littéraire proprement dite est malmenée, mais chacun sent un besoin de se livrer soi-même et c'est presque par instinct que l'on se tourne vers l'acte d'écrire, peut-être aussi parce qu'il n'y a plus grand monde pour nous écouter, avec la solitude et la disparition de fonctions sociales comme la confession au prêtre, etc.
L'écriture apaiserait-elle nos souffrances et nous donnerait-elle ce sentiment de paix dont nous avons tant besoin, tandis que la spiritualité n'a plus cours dans un monde valorisant l'égoïsme et la possession ?
Un paysage de tranquillité pour une écriture apaisée...
Et pourtant cette écriture évolue, subit des mutations sans précédent. Elle est affectée par les distorsions de l'écriture média, le parler sms qui, quelque part, me fait penser à une autre forme de style télégraphique, par un vocabulaire qui ne cessent de muter tant dans le sens que dans l'apparition de nouveaux mots et d'autres qui disparaissent... En somme l'évolution d'une langue, mais pas seulement.C'est aussi une évolution dans notre façon de penser, de se représenter les choses, de projeter notre relation au monde... On n'écrit plus comme Monsieur de Balzac.
Tout s'invente, se réinvente ainsi chaque jour, depuis l'humble article au détour d'un blog, en passant par les auteurs du net, via leurs fichiers numériques qui aboutissent maintenant dans la mémoire du livre électronique (cette année, pour Noel, il y a un grand coup marketing sur l'e-book).
La Plume d'Ys souhaite vous accompagner dans la tourmente. Comme vous, elle essaie de comprendre le monde d'une encre de plus en plus virtuelle mais où, j'en suis persuadée, la dimension humaine ne cesse de prendre une importance croissante. ALORS? Tous écrivains ? Sans doute pas, mais tous écrivants ? Je serais tenter de dire OUI.
A très bientôt sur la Plume, avec notamment un petit retour sur la nouvelle et la mise en ligne de l'excellent article de Vincent Bastin (qui doit se demander si je ne suis pas morte !) concernant la micro-nouvelle, et qui est tout à fait dans l'air du temps littéraire.
En attendant, bonne Plume à tous !
La Plume d'Ys - Sylvie Parthenay -
Article sous licence Creative Commons by-nc-nd (voir : "Droit d'utilisation")
La Plume d'Ys, on ne peut plus l'arrêter !
Avec La Plume d'Ys, on écrit bien gratis !
(slogans style des années 60...)
A CONSOMMER SANS MODERATION !
Car, la Plume d'Ys,
"Vous ne pouvez plus vous en passer"
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